Fête des platanes
il se peut par un automne de grand vent
que toutes les feuilles quittent leurs arbres en même temps
le ballet tournoie, on plonge on remonte,
elles croisent des semblables, s’effleurent les mains
font un petit tour bras dessus bras dessous
elles ont aussi des facettes qui pivotent alors tout le ciel miroite,
elles sont les reines de la fête chacune,
chacune heureuse de voir que ses semblables sont
comme elle et d’exquises danseuses
comme les fées de Monsieur Debussy
ou bien par rafales gonflent un bataillon
dans un grand bruit d’air déplacé,
chacune ne s’est jamais sentie aussi gaie
qu’aujourd’hui où elle vole par dix mille
plus tard elles se reposent par terre
un peu les unes sur les autres,
chacune fait la morte et quand le vent de nuit l
es frotte en petits tourbillons sur le pavé,
elles se laissent faire en échangeant des clins
jamais seule, à jamais sœur, s’endort dans sa déconfiture;
au petit matin glissantes de givre
l'éboueur va les prestement balayer,
les nervures des feuilles relâchent leurs bribes
le terreau va les digérer
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